Pas une maladie

La ménopause, il est important de le rappeler, n’est pas une maladie ! C’est un changement physiologique normal de la vie féminine (1). En moyenne, elle intervient entre les âges de 45 et 55 ans selon l’OMS (12), mais le moment varie pour chaque femme. La ménopause précoce, par exemple, peut se produire avant 40 ans.

La ménopause est une transition vers l’arrêt de production d’oestrogène et de progestérone par les ovaires (13). Ces hormones jouent un rôle clé dans le corps, notamment au niveau du cycle menstruel. La ménopause est précédée par une période de fluctuations hormonales appelée périménopause (2/3).

Des effets bien réels sur la vie quotidienne

Attention, ce n’est pas parce que la ménopause n’est pas une maladie, qu’elle n’a pas des effets bien réels sur le bien-être des femmes ! Et il en va de même pour la périménopause, qui est d’ailleurs la période la plus désagréable de cette transition en raison des fluctuations hormonales qui la caractérisent (16) ! En effet, la plupart des symptômes désagréables associés à la ménopause sont en réalité dûs à ces fluctuations, le corps enchaînant des périodes de creux et de pics hormonaux. C’est lorsque le taux hormonal se stabilise que la situation s’améliore.  

“On estime que 20% des femmes vont avoir des symptômes sévères avec un impact sur leur vie quotidienne à la fois personnelle et professionnelle”
- Dre. Carole Nicolas, service de médecine de la reproduction et d’endocrinologie gynécologique des HUG (13)

Si la ménopause n’est pas une maladie, elle nécessite néanmoins l’attention de la médecine en raison des désagréments sévères qu’elle peut entraîner pour les femmes ! Le sujet a d’ailleurs été longtemps ignoré par la science, considérant qu’il s’agissait d’une “médecine de confort”, ignorant ainsi totalement les souffrances bien réelles des femmes qui la traversent (16).

L’andropause, ça existe !

Et oui, les hommes aussi ont un cycle hormonal !

Dans ce cas, on ne devrait en fait pas parler de “pause”, car la diminution du taux de testostérone est bien plus progressive que celle du taux d’oestrogène et de progestérone, et continue jusqu’à la fin de la vie. Les effets sont ainsi très difficiles à discerner mais elle est associée à des symptômes de dépression, d’anxiété, et d'irritabilité (12/13/14). L’andropause est complexe à diagnostiquer, d’autant que les hommes n’ont pas de médecin attitré comme les gynécologues qui suivent leur cycle hormonal, et n’ont donc pas du tout pour habitude de parler de leur cycle hormonal.

Plus d’infos sur l’andropause: podcast CQFD

N’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant ou à un·e spécialiste: urologue, sexologue, andrologue

Santé mentale sous pression

Multitude de symptômes, tabou, pression sociale, préjugés, clichés, stigmatisation … la ménopause fait peser un poids démesuré sur la santé mentale des femmes (5/11) ! Mais être ménopausée, est-ce perdre sa féminité ? Les femmes n'ont-elles pas le droit de vieillir au même titre que les hommes ?

“Passer la ménopause ne marque pas une date limite de péremption. Vous pouvez avoir “la classe” à tout âge. Vous pouvez rêver à tout âge. Vous pouvez être romantique à tout âge. Nous avons le droit d’être aimées pour ce que nous sommes, là où nous sommes. Nous ne sommes pas ici uniquement pour faire des enfants.”
- Salma Hayek dans le talk-show Red Table Talk, 23 juin 2021

La ménopause, une forme de libération ?

Notre niveau de bien-être général augmente dans la deuxième partie de la vie. L’avancée en âge peut donc être une source de bien-être, et la ménopause une forme de libération : plus besoin de prendre de contraceptifs, plus de menstruations, plus de pression à faire des enfants ! Elle peut aussi être l’occasion de développer son désir sexuel sans crainte de tomber enceinte (14).

"Vieillir est un privilège et un temps qui nous est donné pour nous sentir fières de l'accumulation de nos expériences"
- Naomi Watts

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*Dans le cadre de cet article le terme “les femmes” désigne toute personne ayant des ovaires, susceptible de vivre une ménopause.