Mindfulness, pleine conscience, méditation… L’objectif de notre événement “Rebelle-toi: fais une pause !” en partenariat avec Dialogai et la Fondation Convergences était de comprendre ce qui se cache derrière ces termes, et surtout ce que la pratique de la méditation peut apporter à notre bien-être.

La pleine conscience, c’est quoi ?

Être en pleine conscience, c’est se focaliser sur le moment présent : prendre le temps de s’arrêter, s’extraire du mode automatique dans lequel on se retrouve parfois coincé·e par la routine du quotidien, et se connecter au présent.

“S’arrêter est un vrai geste de révolution dans ce monde où tout le monde court dans tous les sens.” - Caromai Bouquet, praticienne de la méditation en pleine conscience

Méditer en pleine conscience, ce n’est pas être zen et ne penser à rien, au contraire, nous sommes toujours conscient·e DE quelque chose. Par exemple, un des exercices de base de la méditation en pleine conscience est de se concentrer sur sa propre respiration. Mais on peut aussi pratiquer la pleine conscience en se concentrant sur notre corps, nos émotions, la nature qui nous entoure, ou même les gens avec qui on discute. Au début, cela demande un effort pour être complètement focalisé·e sur le moment présent et sur l’objet de notre attention mais peu à peu cela devient plus facile d’accepter avec bienveillance les sensations, les pensées et les sentiments qui nous traversent.

Une pratique aux multiples bienfaits

La pleine conscience a de multiples effets bénéfiques scientifiquement prouvés sur la santé. Elle permet notamment de :

• Soulager la douleur chronique
• Diminuer le stress et l’anxiété
• Prévenir les rechutes dépressives

Ses effets en font un outil particulièrement intéressant à allier à une approche thérapeutique globale.

“La pleine conscience booste la thérapie” - Rachel Boccara, psychothérapeute spécialisée en thérapie LGBTQIA+ affirmative

Mais ce n’est pas une pilule miracle. Les recherches sont encore en cours sur cette pratique, notamment pour identifier auprès de quelles personnes la méthode fonctionne particulièrement bien. En effet, on constate par exemple que pour les adolescent·es genevois·es qui ont participé à l'étude de Dre Nemitz, les résultats ne sont pas complètement clairs quant à leur efficacité : s'ils et elles ont beaucoup apprécié la pratique, elle n'a pas mené à une amélioration significative de leur santé mentale.

Pratiquer la pleine conscience comme on exerce un muscle ?

La pleine conscience est une ressource qui se cultive au quotidien, comme un muscle qu’il faut entraîner pour qu’il soit performant. Une pratique régulière est nécessaire pour en retirer tous les bénéfices.

Les pratiques et valeurs de la pleine conscience ont été adaptées au monde médical dans les années 70 pour créer le programme de 8 semaines MBSR qu’il est possible de suivre aux Hôpitaux Universitaires de Genève. Malheureusement, cette pratique ne fait pour le moment pas partie des médecines complémentaires remboursées.

Cependant, la pleine conscience peut être pratiquée facilement au quotidien. On peut par exemple boire son café du matin en pleine conscience en se focalisant sur le goût, la température, la texture, et la sensation du liquide dans notre bouche. Il existe également plein de ressources peu chères voire gratuites à Genève, que vous pouvez découvrir en téléchargeant le document pdf lié à cet article.

Pas une pilule miracle …

Si la méditation en pleine conscience est une pratique bénéfique pour la santé mentale, elle n’en est pas pour autant une solution miracle à tous les problèmes ! Par exemple, elle ne peut pas résoudre des situations de stress liées à un cadre de travail toxique sans que les conditions de travail néfastes ne soient modifiées. C’est un outil parmi d’autres qui permet de prendre soin de soi, à condition de vivre dans un cadre sociétal favorable.

“Je pense qu'il ne faut pas l'utiliser comme un sparadrap sur des problèmes, notamment sociétaux, plus importants.” - Camille Nemitz-Piguet, psychiatre aux Hôpitaux Universitaires de Genève

Merci à la Maison de l'enfance et de l'adolescence (MEA) de nous avoir accueilli·es pour cet événement !